Contexte de la Journée

Depuis sa création, les interventions de l’Iram s’inscrivent dans certains des principes de base de l’agroécologie : la souveraineté alimentaire, la valorisation des pratiques de terrain et des savoir-faire locaux, la participation et l’inclusion des publics vulnérables dans les processus de décision et l’approche territoriale du développement agricole (par opposition à des approches à la parcelle, à l’exploitation ou strictement « filière »).
Le dernier projet d’association (2021-2025) affirme clairement son engagement en faveur de l’agroécologie : « […] l’Iram fera de la transition agro-écologique un volet majeur d’intervention pour les prochaines années. Il s’agira de promouvoir des approches systémiques basées sur le potentiel des mécanismes biologiques, en renforçant les leviers de leur diffusion à l’échelle des organisations de producteurs, des terroirs et des territoires et au niveau des filières agroalimentaires. »

Les principales interventions de l’Iram en faveur de la transition agroécologique (projets, assistances techniques, études de longue haleine) :
– Le « Programme agroécologie en Afrique de l’Ouest » (PAE) – dans lequel l’IRAM apporte une assistance technique à la CEDEAO, en groupement avec AVSF et INADES Formation – vise à contribuer aux dynamiques de transition agroécologique en cours dans les pays de la CEDEAO et à accompagner l’élaboration de politiques publiques favorables à sa diffusion.
– Le projet « Renforcer le conseil agricole pour accompagner les transitions agroécologiques de l’agriculture familiale en Afrique sub-saharienne » (ACOTAF) mis en œuvre par le CIRAD, l’IRAM et Rescar-AOC, s’intéresse aux postures de l’accompagnement et des métiers de conseillers et animateurs en Afrique subsaharienne, au détriment d’approche centrées sur la technique agricole.
– L’accompagnement de l’AFD « pour une meilleure intégration de l’AE dans les projets » a permis à l’IRAM de faire un état de l’art des connaissances autour de l’agroécologie pour analyser les projets financés par le Groupe AFD au regard de leur contribution aux transitions agroécologiques et de proposer des pistes de classification de ces projets.
– Plusieurs interventions en faveur des systèmes pastoraux au Sahel, Afrique de l’Ouest et Afrique centrale (PRAPS, PEPISAO, I Yeke Oko) permettent de penser les systèmes d’élevage pastoraux et leurs complémentarités dans l’espace avec les activités agricoles et les usages des ressources (eau, foncier, forêt), dans une perspective de transition agroécologique territoriale.
– Des sollicitations régulières notamment dans le cadre d’études de faisabilités pour intégrer les enjeux de transition agroécologique dans les activités des projets (RAD4CAM au Cambodge, …), ou pour de la formation (Mauritanie, Guinée...).

Ainsi, depuis plusieurs années, le concept d’agroécologie devient incontournable dans le développement agricole. Il nous semble donc important aujourd’hui de capitaliser sur les pratiques, le positionnement et les expériences en la matière avec nos partenaires, acteurs opérationnels du développement agricole aux Suds.

Cette Journée a été de ce fait, l’occasion de se pencher, après un premier temps de cadrage sur les concepts d’agroécologie et leur évolution, sur des illustrations concrètes de transitions agroécologiques dans les agroécosystèmes des Suds. Ainsi que d’ouvrir le débat sur l’accompagnement des transitions agroécologiques par des politiques publiques adaptées, dans un contexte de coexistence des modèles de développement agricole.